Situé à 30 km d’Alger, le lac de Reghaïa est devenu un lieu privilégié pour la détente.
Pour son immensité, sa beauté et son écosystème, il a été classé depuis juin 2003 sur la liste Ramsar des zones humides d’importance internationale.
Ouverte au public depuis une année, cette zone humide, considérée comme la dernière de la Mitidja, subit les assauts de la pollution de l’homme.
Le lac de Reghaïa attire de plus en plus de familles, surtout les week-ends.
En quête de calme et de repos, les visiteurs passent des journées entières sur cette zone humide où quelques commodités y sont installées.
Plusieurs bancs sont plantés en face du lac pour ceux qui veulent faire le vide.
Les amoureux de la nature peuvent même déjeuner dans une cafétéria aménagée sur place et qui donne une vue magnifique sur le lac ou tout simplement pique-niquer sur l’herbe.
Des tables et des chaises taillées à partir du bois des arbres sont étalées pour ceux qui veulent être en contact direct avec la nature.
Ici c’est le royaume du silence, des randonnées et de l’air frais.
Le chant des oiseaux emplit les lieux.
Plus de 203 espèces de volatiles, dont des oiseaux migrateurs, nichent sur les berges et les environs du lac.
Parmi eux, 82 oiseaux d’eau dont 55 espèces protégées par la législation algérienne et 4 espèces rares à l’échelle internationale y fréquentent ce site.
Il s’agit de la poule sultane, du filugule nyroca, de l’érismature à tête blanche et de la sarcelle marbrée.
Sur l’eau, des colverts et autres canards barbotent en groupe on en en solitaire. Les yeux ne se lassent pas de ce tableau.
Une colonie de Goelands leucophée est établie durant toute l’année sur l’île Agueli.
Tout autour du lac, des maquis.
Ici vivent 20 sortes de mammifères dont le chacal, la genette, la mangouste, le sanglier, le rat rayé, le lièvre brun, le porc-épic et le renard.
Quant aux rosières d’eau qui entourent la retenue, elles sont peuplées par 9 espèces entre reptiles et amphibiens.
Dans ce lac il ne manque que…les poissons.
UNE EAU POLLUEE
Alimenté, entre autres, par deux oueds, Reghaia et oued El Biar, le lac, situé à quelques mètres de la plage Kadous, est interdit à la baignade pour deux raisons :
la vase qui rend le sol meuble et la pollution charriée par les deux affluents.
A cela s’ajoute «le déversement des eaux d’une station d’épuration qui fait seulement le traitement mécanique mais non chimique et qui est située sur le versant sud», explique Abderahmane Taleb, directeur du centre de cynégétique de Reghaïa.
«D’ici la fin de 2007, le projet d’une station d’épuration biochimique sera opérationnel. Il permettra ainsi d’avoir une eau dépolluée», affirme-t-il.
La disparition des cyprinidés a commencé à partir de 1990.
Le bassin étouffé par les rejets domestiques en amont des oueds a, petit à petit, étouffé sous ’effet de cette pollution.
«Nous attendons la mise en service de la station d’épuration biochimique pour repeupler le lac de poissons et à cet effet nous sommes en train de discuter avec la direction de la pêche d’Alger», précise M. Taleb.
UN CENTRE D'EDUCATION ET DE SENSIBILISATION DES ENFANTS
Malgré ces travers, la direction de cet espace a installé un centre d’éducation et de sensibilisation des enfants dans l’enceinte même de la zone humide.
L’endroit dédié exclusivement aux enfants a pour but de les mettre en contact direct avec la nature tout en leur donnant les informations nécessaires à travers des activités éducatives et pratiques.
Des salles d’exposition, de travaux pratiques des sciences naturelles, de conférence et de projection y sont installés pour permettre aux enfants qui viennent beaucoup plus pendant l’année scolaire, de découvrir la nature.
Pour les enfants aussi, plusieurs balançoires et toboggans sont installés à côté du lac. Les bambins peuvent également admirer les oiseaux notamment des canards dans leurs cages.
Nadia Kellou.
Faire du lac une réserve naturelle
Faire du lac une réserve naturelle est l’objectif que veut atteindre le centre de cynégétique de Reghaïa qui gère
cette zone humide.
«Nous avons déposé un dossier au niveau du ministère de l’Environnement, où nous demandons de faire de cette zone humide, une réserve naturelle, et nous attendons toujours une réponse», affirme Abderahmane Taleb, directeur de ce centre, qui précise que ce site d’une superficie de 1500 hectares, dont 95 ha concernent le lac uniquement, a été à l’abandon avant 2000.
«C’est un complexe écosystème varié qui reflète l’ancienne Mitidja marécageuse», explique-t-il.
Pour ce responsable, la zone humide de Reghaïa a une importance écologique par rapport à la biodiversité des écosystèmes et une importance économique, dans la mesure où l’eau du lac est utilisée pour l’irrigation de 1200 ha de terres agricoles et lieu de pâturage limitrophes.
Pour M. Taleb, cette zone a également une importance scientifique, car de nombreux travaux universitaires ont été réalisés sur ce site par des inventaires de la faune et de la flore et une importance touristique dans la mesure où en moyenne 2000 personnes visitent chaque jour le lac de Reghaïa».
N. K.
Source:http://www.horizons-dz.com/rubriques/reportage.htm#1
Image du haut source :www.tourduvalat.org/nos_programmes/gestion_in....