Le siège de l’APC de Réghaïa a été déserté par les élus de l’assemblée depuis le 10 mars dernier. C’est du moins ce qu’ont tenu à dénoncer des fonctionnaires, seuls face au flux incessant des citoyens de la commune. «La frénésie des élections législatives s’est emparée des élus qui préfèrent déserter l’APC, et ce, au grand dam des citoyens de la commune», affirme un fonctionnaire, avant d’ajouter : «Cette situation, qui dure depuis la mi-mars, va à l’encontre des intérêts des habitants de la commune, dont le cadre de vie ne cesse de s’altérer.» Ces fonctionnaires ont tenu également à préciser que le président de l’APC, afin de se libérer entièrement de la gestion des affaires de la municipalité et se consacrer aux élections législatives dont il en a été d’ailleurs écarté, s’est complètement retiré de l’APC. «Le courrier lui est envoyé à son domicile pour qu’il le signe», témoignent les fonctionnaires.
Aussi, les travailleurs de l’administration assurent : «Nous sommes arrivés au point où les responsables de la commune sont incapables de gérer même le ramassage des ordures ménagères, le parc communal regorge de camions-bennes qui sont de véritables épaves, seuls trois camions sont opérationnels.»Pour une ville de 120 000 âmes, qui attendent une amélioration de leur cadre de vie, tous les projets lancés au début de l’actuel mandat ne sont d’ailleurs pas terminés. Le projet de la salle omnisports, lancé en 2002, est à l’arrêt. Le revêtement des routes, réalisé il y a seulement trois ans, s’est totalement détérioré, preuve que les travaux ont été bâclés. Les travaux de réalisation d’une bibliothèque n’en finissent pas, tant la léthargie qui sévit dans la commune semble les affecter durablement.
De 12 mois de délai, le chantier accumule un retard d’une année, sans que la structure voit le jour.
Par ailleurs, les travaux de réalisation d’un bloc administratif s’éternisent, la structure est au stade de fouilles. Outre ces problèmes qui dénotent un laisser-aller avéré de la part des élus du peuple, la commune est ceinturée par des bidonvilles dont le nombre avoisine les 3600 baraques avec une augmentation ininterrompue. «Les sites de baraques ne cessent de s’agrandir et des pratiques frauduleuses s’y sont greffées. Ainsi, les mansardes font l’objet de transactions illicites. Elles sont vendues à hauteur de 50 millions de centimes», déplorent nos interlocuteurs. L’APC, qui compte près de 800 employés et bénéficie d’un budget de 100 milliards annuel, fait partie des communes les plus nanties de la capitale.
Cependant, sa gestion est hasardeuse et ne répond à aucune stratégie d’ensemble. La décadence de l’agglomération renvoie une image pitoyable sur tous les plans. En fin de compte, c’est le citoyen qui en paye le prix.
Par : Saci Kheireddine